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11/01/2023Ne vous faites pas d’illusions : 6 idées fausses qui peuvent nuire à votre entreprise
Comment le fabricant de téléphones mobiles Nokia est-il passé en quelques années seulement du statut de leader du marché mondial à celui d’une entreprise absorbée par Microsoft ?
L’une des raisons est une culture d’entreprise dans laquelle personne ne veut être porteur de mauvaises nouvelles et où les réussites sont surévaluées.
L’histoire de la multinationale finlandaise nous apprend que personne n’est trop grand pour échapper aux dommages causés par l’auto-déception. Qui n’a pas fait une promesse qu’il ne peut tenir, ou n’a pas dû admettre qu’une tâche était trop difficile à un moment ou à un autre ?
Le dernier livre de Nueno, Cheating Yourself in Business, examine les différentes façons dont nous sommes enclins à nous tromper nous-mêmes – de la surestimation de nos propres capacités à la sous-estimation de la concurrence. En se concentrant sur six domaines clés, Nueno donne des conseils sur la façon d’enlever le bandeau de nos yeux et de gérer plus efficacement.
1. L’orgueil précède la chute
Optez pour l’humilité. “Si les personnes qui vous entourent vous considèrent comme une personne humble, il est très probable qu’elles se risqueront à vous parler franchement et ouvertement”, déclare M. Nueno. Mais si elles vous voient comme une personne orgueilleuse ou si elles ont peur de blesser votre ego, elles se retiendront probablement. Il s’agit d’un problème grave, en particulier lorsque les chefs d’entreprise se retrouvent sans savoir ce que tout le monde sait déjà.
Gardez cela à l’esprit lors des réunions importantes. Ces occasions sont propices à l’évaluation du plan d’amélioration, ainsi qu’à l’identification des valeurs et des orientations qui peuvent enrichir l’entreprise.
En outre, les dirigeants doivent être conscients du passage des années, et s’avoir s’entourer de confidents qui les aideront à savoir quand il est préférable de passer la main.
2. Ni sauveurs, ni poids morts
Sachez reconnaitre les forces et faiblesses de vos collègues et collaborateurs. Parfois, les entreprises optent pour un recrutement externe parce qu’elles ne sont pas en mesure d’apprécier les talents internes. À contrario, à d’autres moments, les managers peuvent avoir tendance à exagérer les capacités des personnes les plus proches d’eux.
En règle générale, la meilleure chose à faire est de promouvoir les employés qui sont qualifiés pour assumer davantage de responsabilités, car cela motive et aide à retenir les talents au fil du temps.
La formation sur le tas (en actes et pas seulement en paroles) facilite les promotions internes et incite à mieux travailler. En outre, la valeur que les employés apportent à l’entreprise doit être reconnue, et la responsabilité et la rémunération doivent être alignées.
3. Une vision déformée de l’entreprise
Voir clairement l’entreprise pour ce qu’elle est. Dans un monde en constante évolution, l’attachement que de nombreux dirigeants portent à leur entreprise les amènent parfois à la surévaluer, à faire preuve d’une trop grande tolérance à l’égard de certains comportements, voire à ne pas relever les défis avec la logique commerciale et la rapidité nécessaires.
Pour continuer à progresser, une entreprise doit être capable de faire mieux ou, au minimum, aussi bien que ses concurrents. Cette progression peut être mesurée par l’analyse de la part de marché et de la rentabilité.
Il est important de savoir comment ces variables évoluent et de prévoir des plans d’urgence pour réagir rapidement aux scénarios qui mettent l’avenir en danger.
Lorsqu’une entreprise est à court de vision ou n’a pas la capacité (en talent, ressources ou connaissances) de s’améliorer, elle doit être cédée. Les conseils d’entreprise sont essentiels pour aider à identifier le moment idéal de la cession, pendant que l’entreprise a encore de la valeur.
4. Une place parmi la concurrence
Gardez la concurrence à l’esprit. La surévaluation de sa propre entreprise fait partie du même mécanisme qui conduit à sous-estimer la concurrence.
Pour éviter cette distorsion, regardez de près ce qui se passe à l’extérieur. Assistez aux réunions des groupes professionnels. Faites connaissance avec le plus grand nombre possible de professionnels appartenant à des entreprises similaires à la vôtre, ou à de grandes entreprises qui seraient de potentiels entrants sur votre marché.
Concentrez-vous également sur votre déploiement mondial, comme la concurrence. Et même si votre entreprise souhaite rester petite, la collaboration et les alliances avec des concurrents à un certain niveau sont presqu’inévitables. Les alliances sont un moyen de stimuler la productivité sans renoncer à votre individualité.
5. La stratégie : de la parole aux actes
Soyez cohérent. Le manque de cohérence entre la stratégie d’une entreprise, ses opérations et ses ressources est un problème récurrent. Par exemple, le projet peut être de se développer à l’international, mais si l’entreprise ne dispose pas du personnel adéquat ou de la volonté d’investir ce qu’il faut, ce souhait stratégique risque de ne pas devenir réalité.
La première étape pour faire face aux objectifs de manière réaliste consiste à désigner un responsable de la stratégie de mise en œuvre sur chaque marché concerné et à motiver et soutenir ces responsables avec les ressources nécessaires.
6. Le jeu des chiffres
Ne perdez pas de vue le bilan qui montre l’état réel de l’entreprise. Opérer sans être pleinement conscient des finances de votre entreprise, c’est vivre dans un état d’illusion.
Et ne cédez pas à la tentation de baisser vos prix pour conserver vos clients. Il ne sert à rien d’être leader du marché si vous perdez de l’argent.
Enfin, rappelez-vous que l’auto-illusion est éphémère. Tôt ou tard, vous devrez faire face à la musique. Traverser la vie avec les yeux ouverts est le meilleur moyen d’être préparé.
Article original : IESE INSIGHT