
IFREI – Résultat de l’Enquête sur le thème: « Conciliation Travail et Famille »
23/05/2012
MDE MET LE CLIENT AU CŒUR DE LA STRATEGIE COMMERCIALE
29/06/2012
M. Lakoun Ouattara (à l’extrême gauche), Directeur Général de la Confédération des Grandes Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), participe à un programme de Management et Développement d’Entreprise (MDE Business school). Nous l’avons rencontré au cours d’une session de formation qui s’est tenue le samedi 9 juin dernier à l’hôtel Pullman Plateau pour échanger sur des questions relatives à la gestion des entreprises ivoiriennes. Celle-ci obéit-elle aux normes internationales ? Et un chef d’entreprise doit-il changer ses méthodes et stratégies ? Incursion dans le monde des entreprises.
Monsieur Lakoun Ouattara, vous êtes le Directeur Général de la Confédération des Grandes Entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci). On vous retrouve ici à un programme de formation de MDE Business school. Qu’est-ce qui motive votre participation ?
La volonté de toujours apprendre, se remettre en cause et capitaliser ce qui se fait de bon ailleurs, apporter au travers de cela l’information sur les bonnes pratiques aux entreprises et voir surtout avec ce type d’initiateurs de programmes comment on peut, en Côte d’Ivoire, développer ce type de ressources de développement personnel et de développement pour les entreprises.
Que pensez-vous justement de la méthode de cette business school qui permet aux décideurs et dirigeants d’entreprises de se recycler tout en restant sur place en Côte d’Ivoire ?
Je trouve que c’est une bonne chose. C’est une offre qui permet de répondre à une attente. Les dirigeants d’entreprises, à un certain stade de leur évolution, après plus de dix ou vingt ans d’expérience en matière de gestion, ont besoin de se rencontrer, partager leur pratique, leur connaissance du terrain. Mettre ces expériences en rapport avec ce qui se fait ailleurs dans le monde. Voir ce que font ceux qui sont classés parmi les meilleurs au monde. MDE Business School est en partenariat avec des écoles qui comptent parmi les top dans le domaine de la formation. Ça permet d’avoir cette connaissance. Le fait d’avoir cette proximité rejoint une autre contrainte qu’ont les dirigeants de s’absenter pendant longtemps de leurs entreprises. Cette proximité offre le temps de pouvoir venir suivre ces cours qui sont de très bon niveau, tout en continuant de gérer son entreprise, quelquefois de commencer à appliquer une partie des connaissances acquises.
Différents modules sont proposés au cours de cette formation. A votre sens, répondent-ils aux besoins spécifiques des entreprises ivoiriennes qui ont beaucoup perdu pendant la crise ?
Oui, on peut le dire. L’entreprise ivoirienne ne diffère pas de ce qui se fait dans le monde. Je pense qu’on a tous épousé les standards de gestion mondiaux, avec des logiques d’analyse d’entreprise en fonction ou par type d’activités, de postes, en réseau ou en groupe. C’est quasiment ce qui se fait de façon universelle en formation d’entreprise qui est fait ici. La formation est adaptée et au-delà des aspects qui sont tournés essentiellement sur les préoccupations de gestion, au niveau des fonctions de l’entreprise, il y a un aspect qui me semble important. Il y a un module qui me semble très approprié au cas ivoirien, où il est important aujourd’hui de développer la création d’entreprise : la création de valeurs et de richesses. Surtout pour ces cadres qui sont à un niveau d’intégration et d’implication des Ivoiriens dans l’affaire économique, ce sont des modules qui sont vraiment à propos. Ce sont des gens qui ont atteint une maturité et sont aptes à se lancer dans la chose entrepreneuriale et ce type de formation est une très bonne contribution à ce type d’initiative.
Au nombre des modules, il y a le marketing relationnel et le marketing transactionnel qui commandent un certain nombre de changements dans la façon de diriger ? Personnellement, quel profit en tirez-vous ?
Le marketing et une discipline qui a évolué dans le temps. Elle est apparue à un moment donné où l’offre de consommation mettait le client devant une variété de choix et en concurrence avec un ensemble de producteurs. Du coup, une entreprise, pour se maintenir sur ce marché, pouvait avoir une meilleure façon de connaitre le marché, le client, etc. Mais les choses ont évolué. On a glissé progressivement, selon les secteurs, de ce qu’on appelait le marketing transactionnel qui était un peu plus lié à des aspects de comment on développe la connaissance du marché, les aspects qui vont de la prise en compte de ces besoins jusqu’au commercial. Aujourd’hui, on arrive à une sorte de relations clients, une personnalisation de l’offre qui est faite. Et ça va dans le sens de ce qui se fait au niveau mondial. La tendance est que l’offre soit plus forte, que le client soit beaucoup plus éduqué, qu’il ait beaucoup plus de choix et qu’il regarde plus à ce qu’on lui offre. Il n’achète pas forcement tout ce qui est mis ensemble; il regarde avec des nouvelles valeurs et cherche à maximiser son profit. L’entreprise d’aujourd’hui, qui met un produit sur le marché, doit absolument gérer cette dimension sociétale, cette dimension humaine, cette dimension RSE et voir ce que le client peut atteindre de façon individuelle. Il a besoin d’être pris en compte dans sa dimension personnelle plutôt que d’être standardisé dans un ensemble d’offres. Et ce marketing relationnel vient en fait s’inscrire dans les réponses qu’on apporte là.
Au niveau d’un module concernant la stratégie, il y a un module qui enseigne que pour une bonne gestion de l’entreprise, il 5% de planification, 85% de mise en œuvre et 10% de chance. Les entreprises ivoiriennes sont-elles prêtes à adopter ces standards ?
Ce qu’il faut comprendre dans ces statistiques, c’est que le tout n’est pas simplement de concevoir, de réfléchir et de penser ; il faut passer à l’action, il faut mettre en œuvre. C’est là le gros du travail. Vous pouvez avoir fait tous les plans sur la comète mais les réalités du terrain vous fait revoir d’abord toute la réflexion avant. Et c’est aussi votre capacité à réagir à ces informations de terrain, à pouvoir vous adapter qui font faire la stratégie. Généralement, c’est après qu’on la juge payante, la stratégie. On peut tous concevoir de très bons plans a priori, mais celles qu’on qualifie de bonnes stratégies sont en définitive celles qui auront donné de bons résultats. Donc c’est ceux qui auront traversé la phase de l’idée pour aboutir à une réalisation concrète qui donne un impact sur le terrain qui auront réussi. Et ceux-là passent nécessairement par une phase qui, à plus de 80%, est celle de la mise en œuvre. Il faut passe à l’exécution. On ne peut pas se contenter de rester sur les aspects qui ont aidé à faire la définition sur le plan conceptuel et théorie; il faut passer à la mise en œuvre. Et ces données s’appliquent totalement à la Côte d’Ivoire. Une chose est de concevoir les choses, une vision, des plans, des politiques qui peuvent se décliner dans les différents corps sociaux, les différents domaines mais il faut passer à l’application. Il faut observer sur le terrain ce qui se passe et beaucoup travailler pour faire passer ses idées.
Emmanuel Akani