
IESE Classé 1er dans le monde Encore une fois par le Financial Times pour l’Executive Education
08/06/2016
Nous dispensons des programmes Executive Education
22/06/2016Cet ingénieur Télécom et Réseaux commence par affirmer que : “les pays Africains sont obligés d’aller à l’économie numérique”. Et il estime que ces derniers n’ont pas le choix dû au fait que : “Le numérique permet de doubler voire tripler les performances d’une entreprise, d’une organisation ou d’un pays”. Selon lui, “Si ces états n’y vont pas, le gap déjà très criard qui existe entre les Africains et les occidentaux risque de se creuser d’avantage”. Et Léonce ANO insiste pour dire que “Toutes les couches de la société (Gouvernement, Entreprise et Population) sont tenues d’embrasser l’ère du numérique”. C’est la raison pour laquelle cet Expert loue les initiatives déjà prises par les autorités ivoiriennes à travers : “la mise en place d’un ministère dédié à l’économie numérique, les structures décentralisées (ARTCI, ANSUT, AIGF), le renforcement du rôle de la SNDI, etc.”. On observe tout un déploiement d’actions sur le terrain : “notamment avec le programme e-gouv, les fibres optiques, la dématérialisation des procédures fiscales (en conformité avec les exigences du Doing Business)”.
Face aux disparités régionales
Il attire, par la même occasion, l’attention des pouvoirs publics de faire en sorte que : “ la stratégie déployée n’ait pas seulement des retombées sur une seule localité à savoir la capitale économique”. Parce qu’on constate déjà : “un grand fossé entre Abidjan et les autres villes de l’intérieur du pays”, rappelle-t-il. Il revient alors au numérique d’essayer de faire un rattrapage et non d’amplifier le gap, existant. Comme solution, Léonce ANO propose : “une très bonne répartition des chantiers et activités et une segmentation du marché pour que les populations à faible revenu aient aussi accès aux services et fonctionnalités du numérique en Côte d’Ivoire”.
L’Expert des TIC illustre ses propos en disant que : “la mise en place des infrastructures (avec les 6700 km de fibres optiques à travers le territoire) n’aura de sens véritable que si les populations en majorité analphabète ont les moyens d’y accéder”. Il met en exergue : “les facteurs socio-culturels qui peuvent constituer une vraie barrière”. “Beaucoup de parents n’ont pas envie de faire de efforts et restent assez réfractaires à toute révolution technologique et informatique”, explique-t-Il. Selon lui, la vraie question a trait à “la manière d’intégrer les aspects anthropologiques à l’éclosion, de l’économie numérique dans les états Africains”.
“La stratégie déployée ne doit pas seulement avoir des retombées sur la capitale économique mais toutes les autres villes de l’intérieur du pays.”
Et les difficultés des PME
Une autre préoccupation survient. Ce diplômé de l’Institut national Polytechnique Houphouët Boigny de Yamoussoukro relève : “la nécessité d’appuyer toutes les PME locales qui n’auront pas forcément les moyens de se lancer dans cette économie numérique”. Une autre préoccupation qui est non des moindres .Dans la mesure où : “le numérique permet de rationnaliser tout le fonctionnement et faire une refonte des processus de l’entreprise lorsqu’il est utilisé efficacement”, affirme-t-il. “Un manager d’une PME peut à partir de son ordinateur à domicile, et en peu de clics, accéder aux indicateurs de performance de son entreprise”, prend comme exemple, Léonce ANO et à lui, d’attester que : “La dématérialisation et la digitalisation des processus permettront aux entrepreneurs d’être beaucoup plus efficaces”.
L’Etat, selon lui, a une responsabilité à assumer en apportant : “des appuis techniques et financiers aux organisations telles que le patronage ivoirien, la fédération des PME, les Instituts de formation, les Business School, pour avoir les moyens nécessaires de former en qualité et à cout réduit les PME pour qu’elles soient assez compétitives”. Un passage obligatoire ! à défaut le pays sera exposé à un risque dans la mesure où l’économie numérique fait une ouverture de toutes les frontières. “Ce qui expose les PME locales (assez faibles, Ndlr) à une plus rude concurrence avec des entreprises du monde entier”, a-t-il avertit. Puisque : “les entreprises sur l’échiquier international et de grandes sociétés qui opèrent localement sont déjà aguerries”, ajoute le consultant. Les PME ivoiriennes n’ont alors plus de choix.
Il faut aussi agir sur les populations
Notre interlocuteur distingue deux types d’individus. Le premier groupe est celui qu’il appelle : “les ‘digital native’, ceux qui ont moins de 20 ans et qui sont capables de manipuler aisément tout type de téléphone portable et appareil électronique quelque-soit leur degré de sophistication”. Ces derniers aux dires du consultant “n’ont plus réellement besoin de sensibilisation ou de formation pour comprendre le langage du numérique”. Ce qui n’est pas le cas de la seconde frange.
“Il y’a un gros travail de communication à faire pour expliquer les avantages et retombées du numérique”, affirme-t-il. Avant d’insister sur le fait que : “cette sensibilisation doit surtout portée sur les risques encourus si ces individus n’y vont pas”.
Ce qui amène ce titulaire d’un MBA en management à l’IESE Business School de Barcelone à pousser loin son analyse pour dire que sans la maitrise des TIC : “les individus deviennent moins employables, dans une certaine mesure, avec un fort risque de vulnérabilité pour ceux qui ne seront pas aptes à utiliser des outils et les services de l’économie numérique”. Léonce ANO propose, ainsi, et pour finir, aux populations ivoiriennes : “d’une prise de conscience et un fort besoin de renforcement de capacités, de formation continue et d’auto-formation”.
(Article du magazine Émergence Économique l’édition N°16 Avril – Mai 2016)