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Pourquoi l’Afrique doit faire plus de business en Afrique ?

Il est difficile d’affirmer que l’Afrique subsaharienne a joué un rôle significatif dans la création de la richesse mondiale, bien vrai qu’avant l’année 1820 les écarts de richesse entre les nations étaient faibles. C’est aussi vrai que les importants flux qui ont été transférés de l’Afrique vers le reste du monde n’ont pas été réellement capturés. Il est aussi vrai que les richesses créées sur le continent ne restent pas sur le continent. En 2012, les flux illicites de l’Afrique vers l’extérieur étaient supérieurs aux Investissements Directs Étrangers et à l’Aide Publique au Développement. Enfin, il est clair que les flux informels intra-Africains ne sont pas capturés et ne se traduisent pas à travers ces chiffres.

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Figure 1: Les flux illicites hors de l’Afrique  (Global Financial Integrity 2012)

C’est ici que les entrepreneurs et les dirigeants doivent jouer un rôle majeur : créer des richesses, de façon formelle, en Afrique et pour l’Afrique. En effet, lorsque l’on analyse les chiffres des IDE (Investissements Directs Etrangers) en 2015 en Afrique, seulement 16% des capitaux investis proviennent de l’Afrique. La Chine, quoiqu’occupant la 9ème position en terme de capitaux investis et la 7ème en terme de nombres de projets réalisés, a créé 14.127 emplois en Afrique en 2015. C’est impressionnant, en une seule année!
En Côte d’Ivoire, en 2016, les premiers investisseurs  Africains sont le Nigeria, avec les 67,2 milliards F CFA investissements par le milliardaire Dangoté, et le Maroc. D’autres pays Africains qui réalisent d’importants IDE sont le Kenya et l’Afrique du Sud, qui ont respectivement réalisés 32 et 28 projets sur un total de 705 projets IDE en 2015.

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Figure 2: The Africa Investment report 2016, FDI Intelligence, Financial Times

Il est important d’encourager cette démarche d’investissements en Afrique par des entreprises qui ont leurs opérations basées en Afrique. En effet, la capacité d’exporter et vendre dans un marché extérieur est un élément critique de performance et de compétitivité pour une entreprise. Si une entreprise est capable de vendre ses produits et ses services hors de son pays d’origine, cela signifie qu’elle réussit pas à cause d’un quelconque favoritisme du gouvernement, ou d’un sentiment de fierté nationale, mais parce qu’elle arrive à :
  • Démontrer qu’elle peut convaincre un marché cible de la supériorité de ses produits et ses services
  • Apprendre à explorer, travailler et grandir dans un environnement différent de celui dans lequel elle a démarré ses activités
  • Trouver des talents locaux qui lui permettront d’assurer une pérennité et stabilité de son modèle
  • Générer de la croissance
  • Se mettre dans des conditions d’évoluer dans une diversité culturelle, qui lui permettra, si elle sait s’y prendre de pouvoir innover
Au-delà des aspects mentionnés, plus les entrepreneurs et dirigeants en Afrique seront capables d’étendre leur influence à travers le continent, plus ils seront capables d’aider leurs états à faire avancer ce rêve d’intégration Africaine qui hante le continent depuis ses premières heures d’indépendance. Les pays du G20 n’hésitent pas à se faire aider de leurs hommes d’affaires les plus influents, à travers l’organe du B20. Pourquoi la démarche ne marcherait-elle pas en Afrique ? Pourquoi les projets d’intégration de l’Afrique de la BAD ou la Vision 2063 de UA ne devraient-ils pas être réalisés par l’aide des dirigeants du monde privé qui font plus d’affaires d’une partie à l’autre du continent ?

Et vous, qu’attendez vous pour vous lancer dans d’autres régions d’Afrique ?